lundi 7 janvier 2008

7 janvier 2008 — in memoriam... Chimène (3 ans 1/2)

J'ai appris cet après-midi le drame terrible qui touche une famille de notre école.

Aux frères et sœurs de Chimène, ainsi qu'à leur maman,
ce soir je dédie mes prières et leur offre ce poème.

JPP
                       XIV

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et, quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

Victor HUGO — Les Contemplations
3 septembre 1847.